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La perte de poids : entre santé et fait de société
La perte de poids n’a jamais autant fait vendre ou parler. Dans un monde tiraillé entre le culte de l’apparence (où les corps parfaits – et souvent retouchés – pullulent sur les réseaux sociaux) et les injonctions à optimiser sa santé, son bien-être et à être « la meilleure version de soi-même », la perte de poids devient inéluctable pour beaucoup. Et si avoir un poids de forme est indéniablement important pour se sentir bien dans sa tête et dans sa peau, en faire une obsession peut vite devenir problématique et contre-productif, surtout quand cela n’est pas une nécessité. Doit-on vraiment perdre du poids ? Et si oui comment ?
Par Patrick, Co-fondateur de nutriting et expert en nutrition
Publié le 16 janvier 2024
Perte de poids : une question sociétale
Le poids, variable changeante des canons de beauté à travers les âges et les cultures
La question du poids de forme ou du surpoids est avant tout une question subjective, dont la perception est façonnée selon la société, culture, ethnie ou époque à laquelle nous nous trouvons.
Les rondeurs comme canon de beauté d’hier à aujourd’hui
Selon les cultures et les époques, les corps bien en chair ont souvent constitué un symbole de fécondité, de richesse, de prestige ou de beauté dans de nombreuses parties du globe.
L’une des plus anciennes figures en question nous vient du Paléolithique, sous les traits de la Vénus de Willendorf. A cette époque, les formes généreuses et les corpulences bien en chair sont un signe de reproductibilité et donc de désir.
Le fessier proéminant (dit stéatopyge), qui est par ailleurs une caractéristique génétique de certaines populations africaines, devient de fait un critère distinctif de beauté dans de nombreuses régions du monde jusqu’à ce jour1.
Dans l’empire Perse au 19ème siècle, les rondeurs constituent un symbole de beauté et de pouvoir2, comme en témoignent les princesses Fatemeh Khanom et Zahra Khanom (devenue un meme sur internet les présentant sous une même personne et accompagné de mythes qui dépassent certainement la réalité !).
L’Occident n’est d’ailleurs pas en reste. Au 15ème siècle, de nombreuses famines sévissent en Europe. Les corps opulents deviennent alors symbole de richesse et de prestige, et se retrouvent de fait dans de nombreuses peintures célèbres comme Les Trois Grâces de Rubens ou la Vénus d’Urbin de Titien3 (corps qui perdureront chez certains peintres plus modernes comme Gustave Courbet ou Auguste Renoir).
Vers des corps aux formes utopiques en Occident
Mais les rondeurs n’ont pas toujours eu la côte.
La Grèce antique est l’une des premières civilisations à mettre en avant les corps athlétiques et symétriques. Les dieux de la beauté, personnifiés par Apollon et Aphrodite, et représentés respectivement par l’Apollon du Belvédère et la Vénus de Milo, en témoignent.
La Vénus stéatopyge laisse place à la Vénus callipyge (qui signifie littéralement « belles fesses » en Grec), avec des fesses arrondies plus proportionnées.
En Occident, à la fin de la Renaissance, la rondeur devient symbole de paresse, de laisser aller ou de mœurs décadentes4.
L’homme aux dimensions idéales est représenté par l’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci, tandis que les corsets, qui succèdent aux corps à baleines, affinent la taille et remontent les poitrines des femmes.
Au 20ème siècle, la beauté est personnifiée par les grandes stars du cinéma : Rita Hayworth dans les années 40, Marilyn Monroe dans les années 50 et Brigitte Bardot dans les années 60.
C’est à cette époque d’ailleurs qu’est lancée la première poupée Barbie : blonde, grande et mince, et qui devient le nouvel idéal de beauté pour des millions de petites filles dans le monde.
Si durant les années 90, les physiques de mannequins beaucoup plus filiformes comme Kate Moss (avec des fesses devenues platigyges) ont connu leur heure de gloire, aujourd’hui, la femme parfaite a le ventre plat et une taille fine mais une poitrine et des fesses fermes et généreuses, tandis que l’homme parfait a des pectoraux saillants, de gros biceps et des tablettes de chocolat en guise d’abdominaux.
Et cette image s’est imposée à toutes et tous avec l’avènement d’internet.
Perte de poids vs surpoids : une société de l’image
Les réseaux sociaux, boosters d’ego
En effet, le 21ème siècle est devenu celui de l’image, des apparences et du paraitre au détriment de l’être. Le culte du corps et de son image a été amplifié par le développement fulgurant d’internet et des réseaux sociaux qui regroupent aujourd’hui des milliards d’utilisateurs, avides de reconnaissance sous forme de « like », et dont l’activité principale (et qui est devenue la première activité du Net) est le partage de photos et de vidéos.
L’explosion d’influenceuses et influenceurs fitness ou lifestyle aux corps parfaits souvent dénudés en est d’ailleurs une des manifestations probantes.
Olivier Bernard, professeur associé de sociologie à l’Université Laval, affirme que l’image du corps est devenue une prérogative sociale. Notre corps nous confère un pouvoir dans la société, que l’on peut choisir d’utiliser, de mettre en scène, et de projeter pour servir des intérêts propres, qui sont souvent inconscients.
Il note également un paradoxe intéressant de nos sociétés modernes : les apparences demeurent une priorité dans nos vies sociales (particulièrement sur les réseaux sociaux), quand bien même cela serait en totale contradiction avec une mouvance de plus en plus présente de quête de soi, nous invitant à être nous-mêmes, vrais, authentiques, et à se ficher du regard des autres et des qu’en-dira-t-on.
En d’autres termes, on montre son corps tout en prétendant s’affranchir du regard des autres, alors qu’on le fait avant tout pour obtenir une forme de reconnaissance sociale par le regard de l’autre.
L’image du corps : une prérogative qui a un coût
L’image du corps est donc devenue un outil de reconnaissance sociale, dont nous sommes à la fois coupables, complices (avec la participation de l’industrie culturelle) mais aussi victimes.
Une récente revue systématique de la littérature médicale5 indique que la prévalence des troubles du comportement alimentaire est en augmentation depuis une dizaine d’années, en particulier auprès des femmes. Une prévalence par ailleurs très probablement largement sous-estimée6, dû au fait que trop peu de femmes vont consulter pour de tels troubles.
Malgré des mouvements comme celui du « body positive » qui vise à abolir le dictat du corps parfait, ou la médiatisation croissante des mannequins « grande taille », la quête de la minceur est devenue une obsession, et l’envie de ressembler aux « fitgirls » et autres stars médiatiques aux corps sculptés hante de plus en plus les esprits féminins.
Cette influence n’épargne pas les hommes, comme en témoigne l’explosion du fitness sous toutes ces formes ces dix dernières années.
Mais la perte de poids n’est pas uniquement un phénomène de société, puisque l’obésité n’a jamais été aussi prévalente que de nos jours. Si la perte de poids est bien souvent inutile et superflue, elle peut parfois être bénéfique voire nécessaire pour la santé. Voyons dans quels cas.
Le saviez-vous ?
Au régime, nos apports caloriques sont réduits, ce qui a en même temps pour conséquence logique de réduire nos apports en vitamines et minéraux. Pour éviter les déficits et veiller à obtenir des apports optimaux, un multivitamines complet et bien dosé peut être une solution de choix.
Perte de poids : une question de santé publique
Le surpoids : un facteur de risque clairement identifié
Ce n’est que relativement récemment, avec notamment l’avènement de l’épidémiologie en médecine, que le surpoids a été identifié comme véritable facteur de risques de maladies métaboliques et cardiovasculaires, et de mortalité précoce.
Ce sont les compagnies d’assurance qui, les premières, suspectent un lien, notamment sur la base d’une étude de 1929 montrant une corrélation entre tour de taille et longévité7. Raillée au début, cette corrélation finit par être inexorable et s’imposer à tout le monde quelques décennies plus tard.
Il aura néanmoins fallu attendre une cinquantaine d’années pour qu’on identifie officiellement le surpoids comme facteur de risque, et quelques années supplémentaires pour que l’obésité soit reconnue comme une maladie et une épidémie mondiale8.
Un excédent de poids difficile à quantifier
Mais si le surpoids est facilement défini par une masse grasse excédentaire, il est beaucoup plus difficile de quantifier cet excédent (à partir de combien de kg en trop devient-on en surpoids, et par rapport à quels critères ?) et de l’estimer individuellement.
Et de fait, le gold standard actuel pour mesurer précisément la masse grasse est l’absorptiométrie biphotonique à rayons X9 (DXA), un procédé couteux et, comme son nom le laisse présager, très difficile à généraliser.
L’Indice de Masse Corporelle (IMC) : indicateur simple du surpoids
Il a donc fallu chercher un indicateur simple, rapide à calculer et suffisamment fiable. Après de nombreuses tergiversations et propositions, c’est l’indice de masse corporel (IMC) qui finit par s’imposer. Un indicateur inventé dans les années 1830 par le statisticien belge Adolphe Quetelet, mais rendu populaire par Ancel Keys près de 150 ans plus tard !
L’IMC est défini comme la masse d’une personne (en kg) divisé par sa taille (en m) au carré :
- IMC = M /T² (unité : kg/m2)
Il se trouve au final que l’IMC est un indicateur relativement fiable du surpoids pour l’ensemble de la population, qui approxime de manière satisfaisante les résultats qu’on obtiendrait avec un absorptiomètre biphotonique à rayons X pour la population moyenne10.
C’est donc sur la base de cet indicateur que l’OMS, au début des années 1990, en compilant les données de plusieurs études épidémiologiques liant l’IMC à la mortalité, a défini les catégories du surpoids.
Ces études reportent en effet systématiquement du risque en U11, avec un risque de base au plus bas pour un IMC compris entre 18,5 et 25, et qui augmente en dehors de cette zone et de manière exponentielle à mesure que le surpoids augmente.
Risque relatif de mortalité en fonction de l’IMC
L’IMC : un indicateur (un peu trop) simple ?
Mais cet indice, s’il est extrêmement pratique et facile à utiliser, souffre néanmoins de nombreux biais.
En effet, s’il est assez commode à l’échelle d’une population, il peut s’avérer beaucoup plus imprécis à l’échelle individuelle, et cela pour deux raisons principales :
- Il est incapable de discriminer la masse maigre (muscles) de la masse grasse ;
- Il ne rend pas compte de la répartition de la masse grasse.
Il devient par exemple beaucoup moins fiable pour les personnes de petite taille ou à l’inverse de très grande taille, les personnes âgées, ou encore les sportifs, en particulier de sports de force (musculation, bodybuilding, haltérophilie…), puisque ces derniers sont souvent catégorisés en surpoids voire obèse selon l’IMC12.
Cela pose problème pour deux raisons majeures :
- Un certain nombre d’études13, 14 ont révélé que la masse maigre avait un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires et métaboliques, en améliorant notamment la résistance à l’insuline. Or la masse maigre pèse plus lourd que la masse grasse et rend l’IMC non utilisable pour cette catégorie de personnes.
- Les graisses ne sont pas uniformément réparties, et selon l’endroit où elles vont se loger, elles auront des effets différents. La recherche scientifique a révélé que la plus dangereuse pour la santé était la graisse viscérale qui s’accumule autour de la taille15. Or il est très possible que des personnes soient en état d’obésité abdominale tout en ayant un IMC normal16. On appelle ces personnes « skinny fat », un terme oxymorique anglais qui pourrait se traduire par « maigres et gras ». Il s’avère même que ces personnes ont un risque de maladies cardiovasculaires plus grand que des personnes à l’IMC supérieur mais avec moins de graisse viscérale.
L’IMC, en dépit de son réel intérêt épidémiologique, reste donc trop imprécis à l’échelle de l’individu.
Waist-to-Height-Ratio : un indicateur fiable de risque lié au surpoids
Ces dernières années, un nouvel indicateur a émergé, le WtHR, pour Waist-to-Height-Ratio. Il s’agit du rapport entre le tour de taille et la taille d’un individu.
Le WtHR est ainsi une mesure de répartition de la graisse qui cible précisément la graisse viscérale, qui est responsable des effets métaboliques délétères comme la résistance à l’insuline ou l’inflammation.
Cela explique aussi notamment pourquoi, à IMC équivalent, les hommes sont plus à risque que les femmes17, parce que les premiers, du fait de la testostérone, vont principalement stocker les graisses au niveau du ventre (répartition androïde), alors que les femmes vont principalement stocker dans les fesses et les cuisses (répartition gynoïde).
Le WtHR est aujourd’hui un indicateur qui fait consensus, à la fois pour sa simplicité d’utilisation, mais également pour sa capacité à évaluer le risque cardiométabolique beaucoup plus précisément que l’IMC. Il a été validé par de nombreuses études et méta-analyses scientifiques18, 19,20, 21.
Un WtHR idéal de 0,5
Voici à quoi ressemblent les courbes de risques du WtHR, exprimées en années de vies perdues en fonction de cet indice22.
Nombre d’années de perte d’espérance de vie pour des hommes non-fumeurs
Nombre d’années de perte d’espérance de vie pour des femmes non-fumeurs
Ces données sont plus claires et plus faciles à interpréter que les courbes de risque en fonction de l’IMC. On y voit toujours une courbe en U (ou plutôt en J), mais le risque augmente nettement moins avec un WtHR bas par rapport à l’IMC.
Selon cet indicateur, le risque de développer un diabète ou une maladie cardiovasculaire augmente dès que le tour de taille dépasse la moitié de la taille d’un individu23.
En effet, la zone correspondant au moindre risque est comprise entre 0,4 et 0,5 : elle correspond à une adiposité viscérale saine. Au-delà de 0,5, le risque augmente de façon significative, et cela accélère à partir de 0,6, ce qui correspond à importante adiposité viscérale.
A la fois par simplicité et praticité, la valeur seuil choisie est donc celle de 0,5.
Afin de marquer les esprits, les médecins et scientifiques ont donc formulé cette recommandation de la manière suivante24 :
Keep your waist circumference to less than half your height.
Ce qui pourrait se traduire par :
Gardez votre tour de taille à la moitié de la taille.
Cela répond donc à la question : qui devrait perdre du poids ? Si votre tour de taille est supérieur à la moitié de votre taille (c’est-à-dire par exemple s’il est supérieur à 90 cm pour une personne de 1m80, ou supérieur à 80 cm pour une personne de 1m60), alors vous bénéficieriez très probablement d’une perte de poids !
Le saviez-vous ?
La spiruline peut être particulièrement intéressante en période de régime, car elle est très peu calorique, riche en protéines complètes, et à très forte densité nutritionnelle.
Perte de poids : comment s’y prendre ?
Qui doit perdre du poids, et comment ?
Si vous avez lu jusque-là, vous aurez compris qu’il existe deux raisons principales pour perdre du poids :
- Se conformer à un idéal de société
- Pour sa santé
Et si cette question est importante, c’est parce que la raison qui nous pousse à perdre du poids est aussi importante que la perte de poids elle-même, et qu’elle va conditionner cette dernière. Dans le premier cas par exemple, nous risquerions de mettre notre santé en danger (puisque ce n’est pas nécessairement une priorité) et/ou de tomber dans les troubles du comportement alimentaire.
Il est donc important, quel que soit le cas de figure, de se faire accompagner par un diététicien-nutritionniste agréé, qui saura s’adapter à notre cas particulier afin d’orienter au mieux la perte de poids, en prenant en compte l’aspect psychologique, émotionnel, motivationnel, en plus de l’aspect nutritionnel, qui à lui seul, ne suffit pas.
Perte de poids : pourquoi les régimes ne marchent pas ?
Et en effet aujourd’hui, avec tout le recul que nous avons et toutes les études qui ont été menées sur la question, c’est une certitude : les régimes ne marchent pas.
Du moins pas sur le long terme25.
En effet, si beaucoup réussissent à perdre du poids au début d’un régime, très peu de personnes réussiront à conserver leur poids sur le long terme.
Et cela s’explique assez simplement : notre poids est, en partie, le fruit de nos habitudes de vies sur le long terme. La seule manière de perdre durablement du poids, est donc de changer durablement ses habitudes, son hygiène de vie et souvent, son rapport à la nourriture.
En effet, si un régime hypocalorique est la condition nécessaire (et suffisante) pour perdre du poids, un millier d’obstacles vont se dresser sur notre route, et ce pour une raison simple : nous sommes programmés pour manger toujours plus26.
La perte de poids : ce qui marche et ce qui ne marche pas
Voici quelques rappels concernant la science de la perte de poids.
Le poids n’est, d’un point de vue purement mécanistique, qu’une question de calories.
Pour perdre du poids, il suffit de consommer moins de calories que nos besoins, soit en mangeant moins, soit en bougeant plus, mais idéalement par une combinaison des deux. Bien que cette prémisse soit simple, on comprend bien que la difficulté vient de sa mise en œuvre, particulièrement dans la durée.
En dépit d’une guerre de clocher entre les partisans du low-carb ou du low fat (comprendre : régime cétogène ou régime sans graisses), aucune diète miracle ni aucune exclusion d’aliments ne sont capables, à elles seules, de faire perdre du poids.
En revanche, l’exclusion de certaines catégories d’aliments peut suffire à engendrer un déficit calorique qui nous fera perdre du poids. Mais c’est bien ce déficit calorique qui est en cause, et non l’éviction de tel ou tel macronutriment.
Pour perdre du poids sainement, au niveau de l’assiette (le reste se jouant dans la tête), il est important de mettre l’accent sur les protéines (qui ne présentent aucun risque pour les reins, soyez sereins), et les fruits et légumes, et d’y aller plus parcimonieusement sur les féculents et les matières grasses.
Mais pour arriver à stabiliser son poids sur le long terme, il faudra changer ses habitudes en profondeur.
Un granola moins sucré ?
Oui oui, c’est possible ! Pour toaster les flocons d’avoine de nos granolas, on utilise du sirop d’érable qui est un sucre non raffiné 100% naturel. On le distille raisonnablement, et on obtient un granola bien moins sucré que la moyenne, mais beaucoup trop bon 😉
Perte de poids : que font les personnes qui réussissent ?
En 2021, des scientifiques se sont posé la question : qu’est-ce qui fait que certaines personnes (bien trop rares) réussissent à stabiliser leur poids après un régime ? Qu’ont-elles de plus que les autres ?
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, leur revue systématique de la littérature médicale sur le sujet27 a bien mis en évidence une série d’habitudes communes à toutes ces personnes. Voici ce que les chercheurs ont trouvé :
L’adhésion à un régime alimentaire
Aucun régime alimentaire ne sortait du lot, et aucun ne semblait supérieur à un autre. Les personnes qui arrivaient à stabiliser leur poids avaient simplement trouvé l’alimentation qui leur convenait, et elle différait d’une personne à l’autre.
Les chercheurs ont même trouvé une association linéaire entre l’adhésion à un régime alimentaire et la perte de poids à long terme.
Autrement dit : plus on trouve une alimentation qui nous convient sur le long terme, et plus on a de la facilité à y adhérer, plus il est facile de perdre du poids durablement.
Inutile donc de vous jeter sur les derniers substituts de repas ou derniers régimes miracles, il « suffit » de trouver une alimentation qui vous convient.
Un contrôle continu
Toutes les personnes qui stabilisaient leur poids exerçaient une forme de contrôle continue : beaucoup se pesaient régulièrement voire quotidiennement, certains comptaient leurs calories ou avaient développé une conscience des calories et des portions nécessaires afin de maintenir leur poids.
Une capacité d’adaptation
De fait, les personnes qui gardent un poids stable savent gérer un planning alimentaire, anticipent les évènements comme les fêtes et les sorties à l’extérieur et au restaurant, et ont suffisamment de connaissances pour s’adapter aux imprévus.
Elles ont développé des compétences nutritionnelles afin d’être flexibles et sereines, et afin de se remettre sur les rails quelques soient les situations.
A l’inverse, les personnes qui n’avaient pas développé cette compétence se sentaient restreintes, elles avaient peur de sortir de leur plan alimentaire. Elles ressentaient une certaine pression lorsqu’il fallait manger à l’extérieur et ne savaient pas adapter leur alimentation en cas d’imprévus. Certaines personnes abandonnaient même pour ces raisons-là.
Un changement des habitudes de vie
La grande majorité des personnes qui avaient stabilisé leur poids avaient changé un certain nombre de leurs habitudes de vie : elles faisaient attention à leur sommeil, elles pratiquaient une activité physique, et elles orientaient globalement leurs choix de vie avec la santé et le bien-être en tête.
L’importance de l’entourage
Enfin, les chercheurs ont noté que la perte de poids sur le long terme passait aussi par l’entourage. Les personnes qui avaient réussi à perdre du poids sur la durée avaient du soutien. Elles avaient trouvé des personnes pour les accompagner dans leurs activités physiques hebdomadaires ou dans leurs changements de vie d’une manière générale.
Les facteurs prédictifs de la perte de poids sur le long terme
D’autres études similaires28, 29,30,31,32 ont noté des traits de caractères ou de personnalités communs, qui étaient souvent prédictifs de la réussite ou non d’une perte de poids sur le long terme.
Pour faire court, ce qui prédispose le mieux à la réussite d’une perte de poids sont les traits suivants :
- Une motivation intrinsèque (vouloir perdre du poids pour soi, et pas pour les autres), et une vision à long terme des bénéfices (santé, bien être, épanouissement personnel, etc.).
- Un sens du défi et un attrait général pour la résolution de problèmes, de même qu’un sens de l’effort et de la persévérance.
- Un locus de contrôle interne, c’est-à-dire une tendance à considérer que les événements qui nous affectent (réussites comme échecs) sont principalement le résultat de nos propres actions plutôt que du fait de raisons extérieures sur lesquelles nous n’avons pas d’emprise.
- Un faible biais de proximité (ou biais de dévalorisation temporelle), qui est le fait de préférer un plaisir immédiat à une récompense supérieure mais à plus long terme. Les chercheurs indiquent même que ce dernier trait est l’un des plus prédictifs de la réussite de la perte de poids à long terme.
Comme on le voit donc, c’est à la fois un ensemble de traits de personnalités, mais également d’habitudes comportementales qui garantissent la réussite et la stabilisation du poids sur le long terme. Et cette partie est sans conteste bien plus difficile à mettre en place que de savoir quoi mettre dans son assiette.
Perte de poids : in fine, quelles sont les clés de la réussite ?
Pour essayer de résumer tout ça, l’une des clés de la réussite, c’est la flexibilité, aussi bien dans l’assiette que mentale.
Trop vouloir se contraindre (ce qu’on appelle la restriction cognitive), suivre un plan alimentaire à la lettre sans chercher à le comprendre, stresser de monter sur la balance, focaliser sur des chiffres, peut dans le meilleur des cas mener rapidement à l’échec, ou dans le pire des cas avoir des conséquences très néfastes.
Il est donc important dans certains cas de travailler sur soi (avec l’aide de professionnels qualifiés), afin de s’assurer que l’on veut véritablement perdre du poids, qu’on le fait pour les bonnes raisons, et qu’on le fera dans les bonnes conditions.
Comme nous l’avons vu, la perte de poids est autant un sujet de société que de santé. Entre une société de l’image où nous sommes toutes et tous soumis au dictat du corps parfait, et une épidémie d’obésité qui semble inarrêtable, la perte de poids devient à la fois sujet de société et de santé publique.
Mais il est important avant tout de perdre du poids pour des bonnes raisons. Du point de vue de la santé, l’indicateur le plus fiable est le rapport entre le tour de taille et la taille (hauteur) d’une personne, qui devrait se situer idéalement sous 0,5. Au-delà de ce ratio, il pourrait être judicieux de consulter un diététicien-nutritionniste compétent afin d’entamer une perte de poids.
Car comme on l’a vu, cette dernière, loin d’être uniquement une question de nutrition, est aussi et avant tout une question d’état d’esprit et de changements profonds et durables de nos habitudes de vies.
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FAQ : Perte de poids
Quel est l'indicateur le plus fiable pour savoir si on doit perdre du poids ?
L’indicateur le plus fiable pour savoir si on est surpoids n’est pas l’IMC, mais ce qu’on appelle le WtHR, pour Waist-to-Height-Ratio. Il s’agit du rapport entre le tour de taille et la taille en hauteur. Idéalement, ce ration devrait se situer en-dessous de 0,5. Au-delà, il est judicieux d’entamer une perte de poids.
Pourquoi les régimes ne marchent pas pour la perte de poids ?
Toutes les études sur la question ont montré que les régimes ne marchent pas sur le long terme. C’est lié au fait qu’une perte de poids durable ne peut se faire qu’en changeant durablement nos habitudes de vie, en particulier nos habitudes alimentaires. En opérant uniquement sur le court terme, on reprend aussi vite les kilos durement perdus, et l’effet yo-yo s’installe.
Quelles sont les habitudes communes aux personnes qui réussissent leur perte de poids ?
Les scientifiques ont mis en évidence une série d’habitudes communes à toutes les personnes qui réussissent à perdre du poids durablement, parmi lesquelles :
- L’adhésion à un régime alimentaire
- Un contrôle continu
- Une capacité d’adaptation
- Un changement des habitudes de vie
- L’importance de l’entourage
- Héloïse Gisquet. Le Remodelage glutéal après perte de poids massive. Sciences du Vivant
- Afsaneh Najmabadi. Women with Mustaches and Men Without Beards: Gender and Sexual Anxieties of Iranian Modernity. University of California Press.
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