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PNNS (Programme National Nutrition Santé) : de quoi parle-t-on ?
Le PNNS ou Programme National Nutrition Santé est un programme officiel qui établit les recommandations alimentaires en France. Soyons clairs, même s’il est loin d’être parfait, ce programme a déjà le mérite d’exister pour tenter de rendre accessible au plus grand nombre un message simple et facile à comprendre, aux côtés d’autres initiatives comme notamment le Nutri-Score. Une nouvelle mouture du PNNS a vu le jour avec de nouvelles recommandations alimentaires. Que devons-nous en retenir ?
Par Patrick, Co-fondateur de nutriting et expert en nutrition
Publié le 16 mars 2023, mis à jour le 17 octobre 2023
Qu’est-ce que le PNNS (Programme National Nutrition Santé) ?
Programme National Nutrition Santé ou PNNS : définition
Vous connaissez tous le PNNS, ou Programme National Nutrition Santé, ce plan qui vous dit qu’il faut manger des féculents à chaque repas, 3 produits laitiers ou encore 5 fruits et légumes par jour.
C’est un programme qui a été mis en place en France en 2001, avec pour objectif d’améliorer la santé de la population en agissant sur l’alimentation et l’activité physique.
Quels sont les objectifs du Programme National Nutrition Santé (PNNS) ?
Le PNNS vise à promouvoir une alimentation équilibrée et diversifiée, à réduire la consommation d’aliments trop riches en matières grasses, en sucres et en sel, et à encourager la pratique d’une activité physique régulière.
Le programme est élaboré par le ministère de la Santé, en collaboration avec des professionnels de la nutrition et de la santé, et est régulièrement actualisé en fonction des avancées scientifiques et des évolutions de la société.
Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) vient de donner ses nouvelles recommandations pour la nouvelle mouture rentrée vigueur dès cette année et pour les 4 suivantes.
Quels sont les changements concernant le PNNS (Programme National Nutrition Santé) ?
Les nouveautés concernant le PNNS
Les « repères » (puisque c’est le terme officiel) ont été ajustés, mais surtout, passent de 8 à 12.
Plus de fruits et légumes, moins de viandes rouges et de charcuteries, 2 produits laitiers par jour au lieu de 3… Voici un condensé de ce PNNS nouvelle version :
Fruits et légumes
Le HCSP en conseille toujours 5 par jour au minimum, mais incite à en manger davantage si on le peut et à augmenter sa consommation dans tous les cas.
Les portions n’ont pas évolué et correspondent toujours à 80-100 g, soit de 400 à 500 g de fruits et légumes par jour (au minimum) sous toutes les formes : surgelés, frais, en conserve (sans sirop de préférence), cuits ou crus, pressés ou pur jus (pas plus d’un verre par jour), smoothies, compotes, soupes, etc.
Fruits à coque (amandes, noix, noisettes, pistaches…)
C’est un des nouveaux repères du PNNS : une poignée par jour est recommandée pour les personnes non allergiques.
Légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots…)
A nouveau une nouvelle entrée, il est conseillé d’en consommer 2 fois par semaine.
Produits céréaliers
Pas de surprise ici, dans la lignée des « féculents à chaque repas selon l’appétit », il est recommandé d’en consommer tous les jours, en privilégiant les produits complets ou peu raffinés.
Produits laitiers
Grande nouvelle, les recommandations passent de 3 à 2 produits laitiers par jour ! Les portions indiquées sont de :
- 150 mL pour le lait ;
- 125 g pour le yaourt ;
- 30 g pour le fromage.
Viandes et volailles
La consommation de viande rouge doit être réduite et maintenue dans tous les cas sous un seuil de 500 g / semaine. Les volailles sont logiquement à privilégier.
Poissons et fruits de mer
Ils ont (enfin) droit à leur repère individuel et ne sont plus une sous-catégorie des viandes. Ici les recommandations n’évoluent pas, ou peu : toujours 2 fois par semaine dont un poisson gras, en variant les espèces et lieux d’approvisionnements.
Charcuteries
Elles font également désormais l’objet d’un repère à part entière, il faudrait en limiter la consommation, au maximum 150 g / semaine, et privilégier le jambon blanc.
Matières grasses ajoutées
Le HCSP recommande d’éviter toute consommation excessive sans définir à quoi cela correspond précisément :
- Les huiles de colza, noix (une nouvelle entrée) et olive sont à privilégier.
- L’huile de tournesol, qui faisait partie des huiles à privilégier dans la précédente version, est à présent à éviter en raison de son apport trop faible en ALA (acide alpha-linolénique), un oméga-3 végétal.
- Les matières grasses animales comme le beurre sont à réserver à un usage cru ou tartinable et en quantité limitée.
Produits sucrés
Leur consommation est toujours à limiter. On compte dans cette catégorie :
- Les boissons sucrées ;
- Certaines céréales du petit-déjeuner ;
- Ainsi que les pâtisseries et les desserts.
Boisson
L’eau doit rester la boisson principale, mais elle peut également se décliner en thé, café et infusion. Les boissons édulcorées sont tolérées mais à limiter pour ne pas cultiver le goût pour le sucre. Les doses limites d’alcools sont attendues pour le 2ème trimestre 2017.
Sel
Son usage est toujours à limiter, en faisant attention au cumul sur la journée.
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PNNS : quelles sont les conséquences de ces changements ?
En passant de 8 à 12 repères, le PNNS s’affine et gagne en détails, ce qui était une de ses principales faiblesses. Cela est dû notamment au fait que le PNNS doit rester simple et accessible pour tout le monde et toutes les catégories socio-professionnelles, mais en particulier pour les plus défavorisées qui sont les plus touchées en France par les maladies de civilisation.
Une autre nouveauté, et pas des moindres, une attention particulière est portée aux pesticides et autres polluants (comme les métaux lourds). Le HCSP précise de favoriser dès que possible les modes d’agricultures ou d’élevages qui limitent les pesticides et autres polluants, en précisant par ailleurs que le BIO est un plus quand il est possible, mais qu’il ne se substitue pas aux repères : 5 fruits et légumes sont recommandés qu’ils soient BIO ou pas, et les produits sucrés restent à limiter, qu’ils soient BIO ou pas également.
PNNS : que devons-nous en penser ?
Il est difficile de donner un avis critique sur le PNNS tant celui-ci tente, à nos yeux, de chercher la quadrature du cercle en matière de nutrition : celle du modèle unique. Or, nous pensons que dans ce domaine, les individualités, qui se manifestent par des préférences mais aussi par des intolérances propres, doivent primer.
Néanmoins, il faut garder à l’esprit le contexte dans lequel le PNNS a été créé : il vise en premier lieu, comme nous l’avons évoqué, des milieux socio-professionnels plutôt défavorisés, car ce sont eux les plus touchés en France (et dans le monde) par ces fléaux modernes que sont l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers, etc.
L’enjeu est donc d’avoir un message clair, direct et facile à comprendre, même et surtout chez ceux pour qui la nutrition n’est pas une préoccupation majeure. Cette contrainte sacrifie donc nécessairement toute la complexité et la finesse d’un sujet aussi riche que la nutrition sur l’autel de l’accessibilité et de l’efficacité.
Dans ces circonstances, le PNNS a donc déjà le mérite d’exister, et son évolution va clairement dans le bon sens.
PNNS : quelques regrets malgré tout
Nous pouvons regretter certaines prises de position, comme celle consistant à favoriser les féculents à chaque repas, alors qu’ils sont nutritionnellement souvent assez peu intéressants (à l’exception des légumineuses et certaines pseudo-céréales). Mais surtout, ils représentent une source non négligeable de calories qu’il conviendrait de “mériter” plutôt que de “nécessiter”.
Le cas des produits laitiers est également sujet à controverse. Mais pour qui les tolèrent, ils restent entres autres une source intéressante de protéines, calcium, vitamine K2 et de probiotiques.
Certes, le calcium peut se trouver ailleurs, mais de ce point de vue, comme nous aimons le répéter, aucun aliment n’est indispensable, et aucun n’est irremplaçable. La recommandation nouvelle de 2 par jour nous semble raisonnable.
Le PNNS, loin d’être génial, n’est donc pas non plus la catastrophe que beaucoup décrient. Et cette nouvelle mouture s’enrichit de nuances qui sont bienvenues et qu’il conviendrait d’encourager plutôt que de condamner.
Le mieux évidemment est encore de s’armer de connaissances (sur l’alimentation, mais également et surtout sur soi-même), d’humilité et de passion, afin de devenir un acteur fructueux de sa propre santé !
FAQ : PNNS ou Programme National Nutrition Santé
Qu’est-ce que le PNNS ou Programme National Nutrition Santé ?
Le PNNS, ou Programme National Nutrition Santé, est un programme qui a été mis en place en France en 2001, avec pour objectif d’améliorer la santé de la population en agissant sur l’alimentation et l’activité physique. Le PNNS vise à promouvoir une alimentation équilibrée et diversifiée, à réduire la consommation d’aliments trop riches en matières grasses, en sucres et en sel, et à encourager la pratique d’une activité physique régulière.
Dans quel contexte a été établi le PNNS ?
Le PNNS vise en premier lieu des milieux socio-professionnels plutôt défavorisés. En effet, ce sont les plus touchés en France et dans le monde par l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers, etc. Le message du PNNS a donc vocation à rester simple et accessible pour tout le monde et toutes les catégories socio-professionnelles
Quelles sont les changements principaux dans le PNNS ?
Le principal changement dans le PNNS réside dans le fait que les repères ont été ajustés, mais surtout, ils passent de 8 à 12. De plus, le PNNS recommande entre autres plus de fruits et légumes, moins de viandes rouges et de charcuteries, et 2 produits laitiers par jour au lieu de 3.
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